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Portraits d’indiens de l’Inde

Je suis bien obligé de préciser « de l’Inde », parce que si quelqu’un tape : portraits d’Indiens, Google va immédiatement le diriger sur des sites de photos d’AMERINDIENS et l’Inde passera à la trappe. Si je choisis « portraits de l’Inde », l’internaute sera redirigé vers des photos ou des articles SUR L’INDE. Je me sens très bridé dans mon écriture et l’expression de mon propre style. Les règles du référencement par les moteurs de recherche sont très spécifiques. Si je veux être bien référencé je dois m’y plier et c’est parfois très contraignant car je voudrais faire des titres percutants et personnels qui me correspondent, en accord avec mon texte, pas le titre commun, « bateau », sans aucune originalité, que l’on trouve partout. Mais au nom du sacro-saint référencement je ne peux pas le faire.

Comme je l’ai déjà dit, l’Inde est un pays magique à bien des égards et en particulier pour un photographe.  Faire des portraits ou photographier des scènes de rue avec des personnages n’est pas un problème.

Non seulement les indiens acceptent d’être pris en photo, mais la plupart du temps vous êtes assailli pour les photographier. J’ai essayé de comprendre cet engouement, j’ai posé des questions. Il en ressort qu’il semblerait que ce soit un honneur et une marque de considération. D’ailleurs les indiens, d’une manière générale, ont un tel culte pour la photo de personnages qu’ils sont toujours à se photographier les uns les autres dans toutes sortes de circonstances et de lieux, y compris dans un restaurant.

Les indiens ont en permanence des dizaines, des centaines de portraits d’indiens de l’Inde stockés dans leur téléphone : leur famille, leurs amis… Et eux ne comprennent pas que moi je n’en aie aucune. On retrouve aussi très souvent des portraits d’indiens de l’Inde disséminés un peu partout dans la maison

et particulièrement sur l’autel domestique.

Photographier un paysage, un monument, une fleur, ne les intéresse pas. Souvent mes amis indiens (ou des inconnus) m’ont demandé de leur montrer mes photos et, très vite, ils « décrochent », déçus, en me disant : mais il n’y a personne sur tes photos !!! Tu n’en as pas avec des gens ?

Il m’est arrivé maintes fois de passer du temps à chercher le meilleur point de vue, le meilleur réglage, le meilleur cadrage pour faire une photo de paysage ou de monument exceptionnelle, et crac ! Au dernier moment, un enfant ou même un adulte surgit pour se placer devant l’objectif et  « meubler » ma prise de vue.

« Tu ne vas pas quand même pas photographier le Taj Mahal sans personne devant ?»

Ben, voyons !!!

Et la photo n’est pas un art pour eux. Ils n’hésiteront pas à prendre une superbe femme vêtue d’un magnifique sari de mariage avec une poubelle « dégueulant » ses immondices  en arrière plan.

Une difficulté particulière et récurrente partout en Inde, c’est que le portrait est considéré comme immensément sérieux et important. Presque sacré. Si bien que les indiens quittent tout naturel et spontanéité pour se figer dans une pose rigide, les bras ballants et une tête pas possible.

Sauf les jeunes qui chahutent en groupes ou les enfants des rues.

Et encore, pas toujours.

Vous tombez sur une scène saisissante et photogénique ?

Aussitôt que l’appareil se braque dans cette direction, tout cesse et s’évanouit tandis que vous obtenez une image absolument sans intérêt, mais eux sont heureux.

Et même si le droit à l’image n’est pas un problème, je ne photographie jamais une personne sans lui en demander l’autorisation auparavant. Et alors c’est le summum de la fierté. Du style : Quoi ? Moi ? Je suis considéré(e) comme digne d’être pris(e) en photo ?

Mais le sourire éclatant disparaît, la lueur malicieuse ou heureuse dans l’œil s’éteint, pour une pose statufiée.

Il faut donc agir très vite pour saisir l’instant magique où la personne est elle-même.

Avec eux pas question de prévenir : Attention, le petit oiseau va sortir. Surtout pas, au contraire ! Appuyer très vite sur le déclencheur avant même que le sujet réalise.

Par principe personnel du respect de l’Autre j’évite la photo « volée » d’une scène où la personne ne s’attend pas à être prise en photo. Cependant, c’est alors qu’on pourrait obtenir une fabuleuse photo.

Donc, sur des milliers de portraits, j’ai pu en sélectionner une centaine que je trouve magnifiques.